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Adénomyose : 5 questions-réponses pour comprendre cette pathologie

le 25/04/2025

On estime à 20-30 % le pourcentage de femmes ou personnes menstruées touchées par l'adénomyose
  1. Qu'est-ce que l'adénomyose et comment se distingue-t-elle de l'endométriose ?

Pour simplifier, l'adénomyose se caractérise par la présence de cellules d'endomètre (muqueuse tapissant l'intérieur de l'utérus) à l'intérieur même du muscle utérin, contrairement à l'endométriose où ces cellules migrent en dehors de l'utérus. On distingue plusieurs formes d'adénomyose :

  • L'adénomyose interne, située près de la cavité utérine, plus fréquente après 35 ans
  • L'adénomyose externe, qui se développe à la superficie de l'utérus, très souvent associée à l'endométriose profonde
  • L'adénomyome, qui forme une structure solide ou kystique au sein du muscle utérin

Les causes de l’adénomyose sont encore mal connues. Lorsque l’adénomyose survient chez des jeunes femmes, elle est généralement associée à de l’endométriose. Ainsi, 49 % des femmes ayant une endométriose profonde ont une adénomyose.

  1. Quels sont les principaux symptômes de l'adénomyose ?

L'adénomyose peut être asymptomatique chez certaines femmes. Lorsqu'elle provoque des symptômes, ceux-ci se manifestent principalement par :

  • Des règles anormalement abondantes, parfois hémorragiques
  • Des douleurs pelviennes pendant les règles
  • Des douleurs lors des rapports
  • Des douleurs pelviennes chroniques, pouvant persister en dehors des règles

Il est important de consulter en cas de règles hémorragiques, car elles peuvent signaler diverses pathologies dont l'adénomyose.

  1. Comment pose-t-on le diagnostic aujourd'hui ?

Les progrès techniques en imagerie et la meilleure formation des praticiens permettent aujourd'hui de détecter plus efficacement les signes d'adénomyose. Le diagnostic repose principalement sur l'échographie par voie vaginale, devenue très performante ces dernières années. L'IRM peut compléter l'investigation si nécessaire.

  1. Quelles sont les options de traitement selon l'intensité des symptômes ?

La prise en charge varie selon la sévérité des symptômes et surtout selon le projet de vie de la patiente, notamment en termes de projet de grossesse.

Pour les femmes souffrant principalement de douleurs pelviennes et de saignements abondants, plusieurs options existent :

  • Des traitements non hormonaux spécifiques pour réduire le flux menstruel
  • Des traitements hormonaux, dont le stérilet hormonal, particulièrement efficace contre l'adénomyose, ou encore des traitements hormonaux classiques par voie orale
  • Des traitements chirurgicaux conservateurs qui préservent l'utérus
  • L'hystérectomie (ablation de l'utérus) dans les cas les plus sévères ou pour les femmes n'ayant plus de projet de grossesse

Une étude randomisée a d'ailleurs montré une satisfaction similaire entre les patientes traitées par stérilet hormonal et celles ayant subi une hystérectomie, ce qui démontre l'efficacité des traitements hormonaux.

  1. Adénomyose et fertilité : quels impacts et quelles solutions ?

L'adénomyose peut dans certains cas avoir un impact sur la fertilité, principalement en affectant l'implantation embryonnaire, ce qui peut favoriser les fausses couches. Ce retentissement concerne surtout les formes les plus sévères de la maladie. Pour les femmes ayant un projet de grossesse, plusieurs approches sont possibles :

  • Des traitements hormonaux temporaires avant un projet de grossesse, qui peuvent faire régresser l'adénomyose de façon transitoire
  • Pour certaines formes localisées, une chirurgie conservatrice peut être envisagée
  • De nouvelles techniques mini-invasives par ultrasons focalisés sont en cours d'évaluation

Il est important de noter que l'adénomyose n'affecte pas la réserve ovarienne. La préservation de la fertilité n’est donc pas une indication en cas d’adénomyose.

L'adénomyose reste beaucoup moins médiatisée que l'endométriose, malgré sa prévalence significative. Si les progrès en imagerie médicale et la meilleure formation des praticiens ont considérablement amélioré son diagnostic, de nombreuses inconnues persistent autour de cette pathologie. L'avenir de sa prise en charge repose sur l'intensification de la recherche, indispensable pour développer des traitements plus adaptés aux besoins spécifiques des patientes et améliorer ainsi leur qualité de vie.